Livresque du large, une critique bien «  frappée »




LE LIVRE POUR COMPRENDRE LES ENJEUX DU DÉCONFINEMENT (ET AUTRES BROUTILLES)

Par Éric Chalmel, alias Frap , dessinateur de presse



Je ne connais pas et ne veux pas connaître ce « préfarceur » de M. Biette (drôle de nom, encore un courageux pseudo !), en revanche je connais très bien, je n’ose dire intimement, M. Jules Pseudo. Certes affublé d’un patronyme malheureux, M. Pseudo est un authentique humaniste, érudit de première bourre et, on le sait moins, aquarelliste de grand talent, dans la veine des romantiques tardifs allemands hélas méprisés par la critique d’après-guerre. C’est évidemment l’auteur à succès qui nous intéresse hic et nunc.

Que dire qui n’ait été dit ? Les éloges pleuvent sur ce petit ouvrage qui n’est pas sans rappeler « Les Caractères » de cet auteur de sous-bois dont j’ai oublié le nom – mais c’était aussi certainement un pseudo. J’affirme même, n’étaient ces grossières illustrations qui jonchent ses pages, que l’ouvrage leur est supérieur par la modernité du style et des sujets qu’il aborde. M. de La Bruyère (ça m’est revenu - imagine-t-on un nom aussi bête dans l’annuaire ?) s’était bien gardé de parler d’Internet ou des réseaux sociaux, pour ne prendre que ces exemples au hasard, tandis que M. Pseudo, si. M. de La Bruyère, qui ne sortait guère du confort de Versailles, a-t-il seulement eu un mot pour nos admirables personnels soignants, ces héros du quotidien ? M. Pseudo, si. Il n’y a peut-être que Dieu qui leur soit commun, et encore… M. de La Bruyère n’avait pas le choix : M. Pseudo, si.
Ce livre aurait pu s’intituler « Le déconfinement démasqué », ou de mille autres façons. André Malraux a bien écrit après sa mort « L’homme précaire et la littérature » ; Jules Pseudo nous donne de son vivant cet « homme littéraire et la précarité » qu’il dissimule élégamment sous un titre dont on devine les mobiles ésotériques : recueil au long cours de récits qui s’amusent de notre insoutenable légèreté de l’être (voilà qui ferait un joli titre, je le retiens).

S’il fallait une preuve supplémentaire du désintéressement philosophique de M. Pseudo, et de l’intérêt bien compris de son dernier opus, outre les chapitres consacrés au jugement dernier, au remords matrimonial des vieilles femmes ou, parmi tant d’autres fulgurances sur quelque 160 pages, à la bassesse balladurienne des temps présents, ce serait bien celle-là : fallait-il un auteur dénué des contingences triviales pour oser, je dis bien oser, paraître en plein confinement ?

À présent que j’ai dit tout le bien que j’en pensais, il ne me reste plus qu’à le lire. Je m’en pourlèche par avance les babines, comme, j’en suis sûr, vous hululerez de plaisir lorsque vous tiendrez entre vos mains hydroalcoolisées « Livresque du large », par M. Jules Pseudo, aux éditions du Pilon, 9,50 €. À commander dans votre librairie préférée ou en ligne , tous renseignements sur le site www.livresquedularge.fr

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